SABINE MONIRYS MET LES VOILES
En explorant l’effervescence des nouvelles figurationsparisiennes d’avant-garde des années 1960-1970, la galerie Kaléidoscope lève le voile sur le travail de l’artiste peintre Sabine Monirys (1936-2016), en lien étroit avec l’essor du mouvement féministe de cette époque. Cette étonnante immersion onirique réunit une quinzaine de grands tableaux des années 1973 à 1980 et une sculpture de 1996 (de 4500 € à 33 000 €), et s’accompagne d’un catalogue monographique chez In Fine éditions d’art (qui appartient au même groupe que « Connaissance des Arts »), comprenant une vingtaine d’œuvres qui se trouvent également en réserve à la galerie. Initiée à la peinture par son mari Jacques Monory, Sabine Monirys déploie un univers fantasmagorique qui lui est personnel, où le visage est absent, caché, les silhouettes souvent vues de dos, comme en fuite. « Larvatus prodeo » [j’avance masquée] aurait pu dire Sabine Monirys, selon les mots attribués à Descartes pour aborder le théâtre du monde. On pense aux visages voilés de Magritte, à l’image de celui de sa mère noyée. Vous êtes tous ici bizarrement silencieux décoche avec calme et cynisme le titre d’une de ses œuvres. En ce monde déshumanisé, royaume de l’absurde et de l’angoisse, le grotesque et le cauchemardesque hantent ces images obsessionnelles, lancinantes, sans issue. V. de M.
En explorant l’effervescence des nouvelles figurationsparisiennes d’avant-garde des années 1960-1970, la galerie Kaléidoscope lève le voile sur le travail de l’artiste peintre Sabine Monirys (1936-2016), en lien étroit avec l’essor du mouvement féministe de cette époque. Cette étonnante immersion onirique réunit une quinzaine de grands tableaux des années 1973 à 1980 et une sculpture de 1996 (de 4500 € à 33 000 €), et s’accompagne d’un catalogue monographique chez In Fine éditions d’art (qui appartient au même groupe que « Connaissance des Arts »), comprenant une vingtaine d’œuvres qui se trouvent également en réserve à la galerie. Initiée à la peinture par son mari Jacques Monory, Sabine Monirys déploie un univers fantasmagorique qui lui est personnel, où le visage est absent, caché, les silhouettes souvent vues de dos, comme en fuite. « Larvatus prodeo » [j’avance masquée] aurait pu dire Sabine Monirys, selon les mots attribués à Descartes pour aborder le théâtre du monde. On pense aux visages voilés de Magritte, à l’image de celui de sa mère noyée. Vous êtes tous ici bizarrement silencieux décoche avec calme et cynisme le titre d’une de ses œuvres. En ce monde déshumanisé, royaume de l’absurde et de l’angoisse, le grotesque et le cauchemardesque hantent ces images obsessionnelles, lancinantes, sans issue. V. de M.
SABINE MONIRYS. MESSIEURS, IL FAIT FROID ICI, galerie
Kaléidoscope, 19, rue Mazarine, 75006 Paris, 06 65 15 64 24,
www.galeriekaleidoscope.com du 23 avril au 20 juillet.
Catalogue In Fine éd. d’art (112 pp., 25 €)